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Loi de Dieu et loi des hommes : quelle place pour la norme religieuse dans l'espace public?

 

Edouard, Moyse, Tribunal Rabbinique

Photo (C) RMN-Grand Palais (musée d'art et d'histoire du judaïsme) / Jean-Gilles Berizzi

Où?

Institut des cultures d'Islam

56, rue Stephenson

Paris 18

Quand?

Mercredi 25 mars

à 19h

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En raison du plan vigipirate, l'inscription à la conférence est vivement recommandée. L'accès ne pourra pas y être granti aux personnes non inscrites.

La laïcité est présentée comme un principe fondamental de la République française. L’idée de faire des exceptions dans le droit au nom de spécificités religieuses semble inconcevable. Pourtant les religions portent elles-mêmes des corpus normatifs intrinsèquement liés à la pratique spirituelle ; les lois de la République peuvent poser dès lors un problème de conscience quand elles entrent en contradiction avec ce qui est prescrit par le dogme. En conséquence, les réactions et les résistances aux « lois de la république » n’ont rien d’étonnant et la question du consensus social devient d’autant plus problématique.

 

Il faut prendre garde à ne pas limiter la question au domaine théologique. L’histoire montre que les corpus religieux sont aussi des points d’ancrage identitaire. L’adhésion à une norme religieuse est dès lors l’expression d’un positionnement culturel ; comment le traiter comme tel ?

 

Dans une perspective historique, on peut s’intéresser à l'élaboration de la loi dans des sociétés prises entre Dieu et l’Etat, dans lesquelles le dialogue confronte les impératifs  politiques, spirituels et identitaires. Ces impératifs sont tellement forts et divers qu’on en viendrait à croire qu’il n’existe pas de corpus strictement laïc, ce qui pose le problème de l'enseignement des principes de la laïcité. La laïcité est-elle la construction d'un espace neutre ou une idéologie militante ? Le poids normatif de la laïcité à l'école n'est-il pas démesuré? Quelle profondeur historique revêt réellement la notion de "morale laïque"? Aussi radicales qu'elles puissent paraître, ces questions semblent devoir être posées.

 

 

Nilüfer Göle

Sociologue et directrice d'études au CESPRA (EHESS), Nilüfer Göle a enseigné dans plusieurs institutions à travers le monde. Ses thématiques de recherche portent sur l'islam, l'espace public, le genre, le sécularisme et les modernités multiples. Son dernier ouvrage Musulmans au quotidien. Une enquête européenne sur les controverses autour de l’islam (La Découverte, Paris, 2015) est le fruit d’une recherche de terrain de 4 ans dans 21 villes européennes au plus près des citoyens musulmans et non-musulmans impliqués dans les controverses publiques autour du halal, du voile, de la construction des mosquées, de la circoncision et des représentations profanes du sacré.

Yves Poncelet

Historien, Inspecteur général de l'Education nationale et enseignant à Sciences Po, Yves Poncelet est spécialiste de l'histoire contemporaine du clergé français. Ses recherches portent également sur l'histoire de l'enseignement en France.

Christophe Roucou

Christophe Roucou a été ordonné prêtre de la Mission de France en 1980. Il est diplômé de l’Institut pontifical d’études arabes et islamiques (PISAI) à Rome. Envoyé en équipe avec d’autres prêtres de la Communauté Mission de France, il a vécu neuf ans en Egypte.
En 2006, il a été nommé Directeur du Service national pour les relations avec l’islam (SRI) de la Conférence des évêques de France. Il enseigne à l’ISTR, Institut de Théologie des Religions du Theologicum de Paris. Il est l'auteur de La foi à l’épreuve de la mondialisation (Editions de l'Atelier, 1997)et Le prêtre et l'imam, entretiens avec Tareq Oubrou (Bayard, 2013).

Perrine Simon-Nahum

Historienne de la France contemporaine, Perrine Simon-Nahum s’est plus particulièrement intéressée à la constitution de la subjectivité moderne au carrefour de la philosophie, l’histoire et la science des religions dans la France du XIXe siècle. Ses recherches portent sur l’œuvre de Renan, des philologues français et allemands mais aussi sur l’histoire des intellectuels ainsi que sur le judaïsme français aux XIXe et XXe siècles.

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